Mission ADEME ARCEP sur l'empreinte environnementale du numérique en France
27-01-2022 I L’Ademe et l’Arcep ont remis le 19 janvier au Gouvernement les deux premiers rapports de la mission confiée aux deux autorités sur l’empreinte environnementale du numérique en France (CP) (lien vers la version intégrale et la synthèse des rapports).
La mission visait à :
- qualifier l’empreinte environnementale actuelle des réseaux fixes et mobiles, avec des projections en 2030 et 2050
- quantifier l’empreinte environnementale du numérique sur l’ensemble du système (équipements, réseaux, centres de données) et en prenant en compte les usages des particuliers et des entreprises ;
- définir des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour réduire cette empreinte
Les autorités ont eu recours à la méthodologie ACV multicritères (11 indicateurs environnementaux), multi-étapes (phases de fabrication, distribution, utilisation et fin de vie) et multi-composants (terminaux, réseaux et centres de données)
Principaux enseignements :
- Des trois composantes du numérique qui constituent le périmètre de l’étude, ce sont les terminaux (et en particulier les écrans et téléviseurs) qui sont à l’origine de 65 à 90 % de l’impact environnemental, selon l’indicateur environnemental considéré.
- Parmi tous les impacts environnementaux, l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, l’empreinte carbone, les radiations ionisantes, liés à la consommation énergétique, ainsi que l’épuisement des ressources abiotiques (minéraux et métaux) ressortent comme des impacts prédominants du numérique.
- De toutes les étapes du cycle de vie des biens et services considérées, la phase de fabrication est la principale source d’impact, suivi de la phase d’utilisation, concentrant souvent à elles deux jusqu’à 100 % de l’impact environnemental, selon l’indicateur environnemental considéré.
L’étude confirme également la complexité de l’exercice et identifie les obstacles les plus structurants à lever afin d’améliorer la quantification de ces impacts, ainsi que les pistes d’actions pour les réduire.
Ce travail est ainsi une première étape d’un chantier à plus long terme. Il confirme en effet :
- le besoin d’approfondir la connaissance des impacts, de collecter des données et de permettre à terme l’ouverture de bases de données publiques sur la question ;
- le besoin de disposer de données fiables pour affiner la modélisation des différentes composantes du numérique ;
- la nécessité d’agir sur l’impact environnemental des « équipements » et « matériels » (allongement de la durée d’usage des équipements numériques, réparabilité, durabilité, réemploi, reconditionnement, économie de la fonctionnalité ou réparation) sans occulter l’interdépendance entre réseaux, centres de données et terminaux ;
- la nécessité d’impliquer tous les acteurs, c’est-à-dire :
- les entreprises qui conçoivent des services numériques, matériels ou logiciels, pour aller vers de l’écoconception ;
- les usagers particuliers et professionnels qui doivent être sensibilisés à un usage vertueux, sobre des services numériques .
Les travaux des deux institutions déjà engagés devraient aider à lever certains des obstacles identifiés. En particulier, les travaux de l’ADEME afin de préciser les méthodologies existantes pour des catégories de produits continuent. De son côté, l’Arcep poursuit ses travaux pour la définition d’un baromètre environnemental du numérique. Enfin, l’ADEME et l’Arcep continueront leur collaboration dans la dernière phase de cette étude, relative à l’élaboration de scénarii prospectifs, et plus généralement dans le cadre de l’observatoire des impacts du numérique créé par la loi REEN.